Le ressenti d’une grande violence vécue lors du licenciement de la travailleuse exprimé par d’autres travailleurs constitue une présomption précise de réalité du ressenti similaire exprimé par l’intéressée. Ce ressenti, ainsi objectivé, constitue un préjudice moral qui justifie réparation (que la Cour fixe à 1 000 euros ex æquo et bono).
La divergence d’appréciation entre l’employeur et la juridiction saisie sur la question de savoir si les faits reprochés sont de nature à justifier un licenciement immédiat ne permet pas de conclure au comportement abusif de son auteur. S’il est, par ailleurs, certain qu’un licenciement pour motif grave peut représenter un choc douloureux pour qui en est victime, ce ressenti ne permet pas plus d’y voir une forme de brutalité, rendant cette mesure manifestement déraisonnable.
Comportement considéré comme manifestement déraisonnable – octroi de dommages et intérêts (5.000 €)
Peut être qualifié de brutal - et apparaît, à ce titre, comme manifestement déraisonnable - le licenciement que rien ne pouvait laisser présager, intervenu dans un contexte de relations dégradées, sans que rien n’ait été tenté pour les faciliter.