Commentaire de C. trav. Mons, 27 mai 2016, R.G. 2016/AM/60
Mis en ligne le 24 novembre 2016
Il n’est pas interdit de faire des blagues au travail. Toutefois, lorsque leur caractère inapproprié entraîne des conséquences qui échappent au contrôle de leurs auteurs, ces derniers peuvent faire l’objet d’un licenciement sur-le-champ. Si tant est que cette clémence soit objectivée, le fait que l’un d’entre eux ne soit pas visé par cette mesure n’implique pas qu’elle soit infondée à l’égard des autres.
(Décision commentée)
Ruine définitivement la confiance de son employeur le travailleur qui, non content d’alerter le service de gardiennage d’un hôpital en se faisant passer pour un membre de l’OCAM - canular au caractère irresponsable qui, dans le contexte terroriste du moment, a entraîné des réactions en cascade proportionnées à la gravité de la menace potentielle - tente, par après, d’échapper à ses responsabilités en essayant de faire endosser la paternité de l’acte litigieux par ses collègues.
On ne peut reprocher à un représentant du personnel, confronté à des blagues déplacées opposant des travailleurs qu’il représente globalement, de ne pas avoir pris l’initiative de dénoncer ces faits sans délai, pour, pris dans un conflit de loyauté à l’égard des auteur et victime de ces comportements inadéquats, préférer prendre des initiatives de conciliation et/ou de prévention qui lui ont paru plus constructives.